La communication non violente est souvent perçue comme la solution idéale pour apaiser les conflits et se comprendre en profondeur. Mais dans la réalité du couple, pourquoi cet outil si puissant échoue-t-il parfois ?
Avec Jessica Chirol, nous plongeons dans les vraies conditions qui permettent à la CNV de fonctionner… ou pas.
Bonne écoute
Maxime
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1. La communication non violente : une belle idée, mais…
Dans notre quotidien de couple, nous aspirons tous à mieux nous comprendre, à être entendus, à éviter les conflits inutiles. La communication non violente (CNV) semble alors une évidence, presque un idéal.
Elle nous promet de déposer nos émotions avec douceur, de formuler nos besoins avec clarté, et d’ouvrir un espace de dialogue sincère et profond.
- Mais est-elle réellement aussi simple à appliquer ? Et surtout, fonctionne-t-elle dans les moments de tension ?
Dans cet article, nous allons plonger ensemble dans les subtilités de la CNV, ses conditions de réussite, ses limites, et ce qu’elle révèle sur notre monde intérieur.
2. La CNV : une méthode simple, en apparence…
La communication non violente repose sur un schéma en quatre étapes que vous connaissez peut-être déjà :
Observer un fait, sans jugement.
Nommer l’émotion que ce fait suscite en nous.
Identifier le besoin sous-jacent.
Formuler une demande claire et négociable.
Sur le papier, c’est lumineux. Cela invite à sortir du reproche et à entrer dans la responsabilité de notre monde intérieur.
Cela permet de dire : « Quand tu es rentré tard sans prévenir, je me suis senti délaissé. J’aurais besoin d’être rassuré. Est-ce que tu pourrais me prévenir la prochaine fois ? »
- Mais soyons honnêtes : dans la réalité, combien d’entre nous arrivent à faire cela en pleine tempête émotionnelle ?
- La CNV demande une chose essentielle, que nous oublions souvent…
3. Gérer ses émotions avant de parler
La CNV ne peut pas fonctionner si nous ne savons pas accueillir nos émotions. Trop souvent, nous voudrions parler calmement de ce qui nous agite… sans avoir fait le travail de digestion émotionnelle en amont.
Un reproche, une absence, un silence, une indifférence perçue — tout cela peut réveiller en nous des blessures profondes : peur de l’abandon, sensation d’être invisible, sentiment d’infériorité… Et à ce moment-là, il devient presque impossible de parler sans projeter notre douleur sur l’autre.
« Tu te fiches de moi ! », « T’en as rien à faire de ce que je ressens ! » : c’est ce genre de phrases qui sort quand l’émotion nous submerge. Et c’est justement là que la CNV s’effondre… car elle repose sur un monde émotionnel pacifié.
4. Avant de parler : accueillir, digérer, respirer
Ce que je vous partage ici ne vient pas seulement d’un savoir théorique. C’est un vécu, c’est un apprentissage, et c’est parfois une lutte intérieure. Accueillir une émotion, ce n’est pas l’étouffer, ni la rejeter. C’est la laisser nous traverser, sans en faire une arme contre l’autre.
- Mais comment fait-on concrètement pour « digérer une émotion » ?
Pour effectuer ce travail intérieur incontournable, je vous propose un chemin simple, puissant et accessible : la régulation émotionnelle.
C’est une approche que j’utilise dans mes accompagnements, et qui a transformé de nombreuses situations dans ma propre vie.
À des moments où tout aurait pu partir en drame, ce processus m’a permis de revenir au calme, de retrouver ma clarté, et de m’exprimer sans accuser.
Comment ça fonctionne ?
Il ne s’agit pas de « gérer » l’émotion, ni même de comprendre pourquoi elle est là. Il s’agit simplement d’observer les sensations physiques qu’elle provoque dans le corps.
Une boule dans la gorge, un nœud dans le ventre, une tension dans la poitrine… Peu importe l’émotion, elle s’accompagne toujours de sensations.
Et tout ce qu’on a à faire, c’est de suivre ces sensations, de les laisser évoluer, se déplacer, se transformer, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien.
Quand il n’y a plus de sensation… il n’y a plus d’émotion. Et c’est à ce moment-là, quand nous retrouvons un état neutre, que nous pouvons reprendre la parole.
Pas avant.
Ce processus peut paraître simple, mais il est d’une puissance incroyable. C’est un vrai levier d’autonomie intérieure, et un outil fondamental pour restaurer la communication dans le couple.
5. La CNV ne marche pas quand… il n’y a plus d’envie
Il y a des situations où la CNV est inutile. Quand l’un des deux ne veut plus parler, ne veut plus avancer, ou cherche inconsciemment à mettre fin à la relation.
Dans ces cas-là, même une demande formulée avec douceur devient un poids, une contrainte, un mur. Et il est important de reconnaître cela.
📌 Parfois, ce n’est pas un manque de technique. C’est un manque d’envie.
Mais quand les deux partenaires ont encore envie de faire équipe, qu’ils veulent avancer ensemble, alors la CNV devient un levier incroyable. Elle permet de dire l’indicible, d’avouer ses peurs, de s’exposer avec vulnérabilité, sans accuser.
Elle devient alors un outil d’amour et de construction.
6. L’autre n’est pas responsable de mes émotions
C’est l’un des piliers de la CNV. L’autre peut être un déclencheur, mais mes émotions sont à moi. Il ne s’agit pas de renier ce que je ressens, mais de ne plus le faire peser sur l’autre.
Et ça change tout. Cela évite de transformer chaque tension en règlement de comptes.
Cela transforme le dialogue en espace de co-création.
7. Trois formes d’évitement de la CNV
Quand la communication non violente n’est pas possible, c’est souvent parce que l’un des partenaires adopte un mode d’évitement. Il existe trois grandes formes de fuite face au dialogue :
La fuite : « Ce n’est pas le moment », « On verra plus tard », « Il n’y a pas de problème. »
La manipulation : « C’est toujours moi qui fais des efforts, commence par toi », « Je ne vois pas pourquoi je ferais ça. »
La confrontation : « Ça commence à bien faire », « De toute façon, c’est toujours pareil », « J’en ai marre d’en parler. »
Ces réactions sont des tentatives (souvent inconscientes) pour éviter la vulnérabilité. Elles montrent qu’une émotion est là, bien présente, mais non reconnue, non accueillie.
La clé, dans ces moments-là, c’est de ne pas forcer le dialogue ni de s’enfermer dans le silence. C’est de pratiquer ce qu’on appelle l’assertivité.
8. L’assertivité : l’art de relancer le dialogue à partir du blocage
L’assertivité, c’est la capacité à s’affirmer sans attaquer, à s’exprimer avec respect pour soi et pour l’autre. Concrètement, cela consiste à repartir de ce que l’autre vient de dire, même si c’est une forme d’évitement, pour ramener doucement la conversation sur un terrain d’échange.
Par exemple, si l’autre dit :
« Là j’ai pas le temps. » On peut répondre :
« Je comprends que ce n’est pas le bon moment pour toi. Et en même temps, ce sujet est vraiment important pour moi. Est-ce qu’on peut en reparler plus tard dans la journée ? »
S’il dit :
« C’est toujours la même chose, tu me fatigues ! » On peut répondre :
« Je vois que tu es agacé, et je n’ai pas envie de raviver cette tension. Moi aussi je ressens de la fatigue… mais j’aimerais qu’on trouve un moyen d’en parler calmement. »
Ou encore, si l’autre manipule :
« C’est toujours moi qui dois faire un pas. » On peut dire :
« Je t’entends, et je n’ai pas envie de t’imposer quoi que ce soit. Ce qui compte pour moi, c’est qu’on puisse se comprendre et trouver un terrain commun. »
📌 Dans chacun de ces cas, la réponse de l’autre devient le nouveau fait de départ. Et à partir de là, nous pouvons reprendre le fil de la CNV : observation, ressenti, besoin, demande.
L’assertivité est donc un pont. Un pont entre le blocage et la compréhension. Un outil qui nous permet de ne pas fermer la porte, même quand l’autre essaie inconsciemment de la refermer.
Une invitation à se rencontrer vraiment
La CNV, ce n’est pas une technique magique. C’est un chemin d’amour, de vérité, et d’humilité. C’est un moyen de grandir ensemble, si nous avons le courage de nous rencontrer d’abord en nous-mêmes, avant d’aller vers l’autre.
À vous de jouer :
La connaissance ne transforme que si elle s’incarne. Alors, à présent, prenons un moment pour intégrer, ressentir, et… passer à l’action.
Voici quelques questions puissantes à vous poser, en lien avec la communication non violente :
Questions introspectives
Dans mes relations, est-ce que je prends le temps d’accueillir mes émotions avant de parler ?
Quelle est ma forme d’évitement favorite face au conflit : la fuite, la manipulation ou la confrontation ?
Quand l’autre me parle avec émotion, est-ce que j’écoute vraiment jusqu’au bout ?
Suis-je capable de dire : « Je ressens… J’ai besoin… Serais-tu d’accord pour… ? »
Ou est-ce que cela me paraît encore trop difficile ?
Mise en pratique concrète
Repérez une situation passée récente (dans votre couple, votre famille, votre travail) où la CNV aurait pu être utile. Rejouez-la mentalement en appliquant les 4 étapes : fait, émotion, besoin, demande.
Observez le « oui mais » dans votre tête, MAIS ne l’écoutez pas.
Lors de votre prochaine émotion forte, prenez quelques minutes pour pratiquer la régulation émotionnelle :
Fermez les yeux,
Observez les sensations physiques dans votre corps,
Ne cherchez pas à comprendre ou à nommer l’émotion,
Suivez les sensations, laissez-les évoluer jusqu’à leur disparition.
Puis seulement, exprimez-vous si besoin.
Cette semaine, entraînez-vous à pratiquer l’assertivité : Quand quelqu’un évite la discussion ou réagit de manière défensive, reformulez avec bienveillance ce que vous avez entendu, et reprenez le fil de la communication.
Répandez l'amour, partagez 🩷
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Ce qui vous a touché,
Ou comment vous avez appliqué ces outils dans votre vie.
C’est toujours un cadeau de grandir ensemble.
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2 réponses
bonjour, la CNV c’est bien, mais quand l’autre est tellement maladroit ou centrant sur lui, comment ne pas prendre sur sout. Ma chérie est toujours centrant sur elle et cumul les maladresses et me blessé sans arrêt. ça me rend triste
On en revient toujours à la « gestion des émotions » 😉
Et pour mieux gérer son monde émotionnel, la méditation est une bonne alliée ; donc méditons 😉
Merci Maxime.